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Carte de Madagascar dressée par le Père D. Roblet S. J. ... 1885 [Map of Madagascar, Wallmap]
[Descripción en español a continuación]

Roblet, Désiré

Referencia: 8499
Editorial: Lecène et Houdin
Año: 1885 (1891)
Lugar de edición: Paris
Medidas: 189 x 101 cm

€ 4600.00
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Carte de Madagascar dressée par le Père D. Roblet S. J. ... 1885 [Map of Madagascar, Wallmap]

183 x 94 cm, ou 189 x 101 cm marges comprises (25 x 17 cm plié). Impressionnante carte murale entoilée de Madagascar, réalisée par le jésuite Désiré Roblet, dessinée et gravée par R. Hausermann, et publiée Lecène et Houdin à Paris. Elle est datée de 1885. Le grand ami et soutien de son auteur, Alfred Grandidier, lui-même auteur de l'ouvrage de référence de l'île, dira qu'elle ‘est fort belle et très intéressante, et elle rendra de grands services aux géographes et aux voyageurs ; car c'est certainement la plus complète et la plus exacte qui est paru jusqu'à ce jour'. Carte majeure de l'histoire de la cartographie malgache, elle illustre également l'alliance entre missionnaires et autorités militaires durant l'époque coloniale.

En 1885, la France en effet un premier accord avec la reine Ranavalona III pour placer le pays sous son protectorat. Mais en dépit de multiples pressions militaires et diplomatiques, le pouvoir malgache refuse de céder sa souveraineté, plaidant sa cause jusqu'à Londres et Washington. La France décide alors, en 1895, d'occuper militairement l'ensemble du pays et de prendre le contrôle effectif de l'île. Une décision qui entraînera la révolte des Menalamba, la sanglante ‘pacification' du général Gallieni, et l'annexion progressive du pays entre 1896 et 1897.

Datée d'octobre 1885 et effectivement publiée en 1891, la carte de Roblet s'inscrit dans ce contexte colonial chargé. Elle vaudra d'ailleurs à son auteur de multiples récompenses civiles et académiques. En 1886, il reçoit une médaille d'honneur de la Société de topographie de Paris. L'année suivante, c'est au tour de la Société de géographie de France de lui décerner une médaille d'or. En 1893, il reçoit les Palmes académiques, et en 1898, il est promu Chevalier de la Légion d'honneur. Ces différentes reconnaissances ne peuvent s'expliquer uniquement par l'important travail réalisé par le père jésuite. Son apport est, certes, double : d'un côté, un immense travail de terrain pour cartographier les provinces de l'Imerina et du Betsileo ; de l'autre, une compilation rigoureuse de sources pour élaborer une carte détaillée de l'île. Pour cela, il s'est appuyé sur des documents fournis par les voyageurs, ou recueillis auprès de la population locale, dont d'anciens élèves du séminaire, ou encore d'officiers de l'armée malgache faits prisonniers. Le tracé des côtes de l'ile a été emprunté aux cartes marines. Sa carte de Madagascar devient la nouvelle référence de l'île et cela durant des décennies. Pour autant, les travaux cartographiques innovants sont légion en cette fin de siècle, et tous n'ont pas été célébrés de cette manière.

Ces récompenses ne peuvent s'expliquer sans mentionner le grand intérêt et la grande utilité que l'œuvre de Roblet eut pour l'armée et l'administration coloniale. Peu après avoir terminé sa carte de Madagascar, le jésuite est contacté par le nouveau Résident général de Madagascar, Charles Le Myre de Vilers. Ce dernier sera impressionné par la qualité des cartes réalisées par le religieux. Il en informera le président de la Société de topographie de Paris, qui s'empressera de décerner une médaille à Roblet. Comme l'indique l'historien Frédéric Garan, auteur d'un article remarquable sur l'œuvre de Roblet, ‘le Résident général est particulièrement intéressé par la triangulation de l'itinéraire Tananarive-Côte Est, ainsi que par l'esquisse de cartographie du Betsileo. En effet, en cas de reprise des hostilités, la France veut pouvoir parer à l'éventualité d'une fuite de la reine sur Fianarantsoa (capitale du pays betsileo)'. L'historien indique également que sur proposition de Gallieni, le successeur de Le Myre de Vilers, Roblet ‘est nommé Chevalier de la Légion d'honneur le 30 décembre 1898 avec cette mention : « Missionnaire à Madagascar depuis 1862 ; services exceptionnels rendus à la cause française ; par ses travaux cartographiques, a contribué dans une large mesure à la répression du mouvement hova, après la campagne de 1895 ; a accompli à Madagascar une œuvre topographique considérable au milieu de réels dangers »'.
Si l'alliance objective entre colonisation et œuvre missionnaire est largement documentée, rarement elle n'a été aussi visible que dans le cas de Madagascar, et précisément dans l'œuvre de Roblet. Il est probable que ce dernier n'a pas été contrarié d'avoir été mentionné comme ayant eu un rôle important dans la répression de la rébellion malgache, qui aurait entraîné la mort de 100.000 à 700.000 personnes, selon les historiens. En effet, les intérêts croisés des acteurs sont multiples. L'administration coloniale soutient un religieux qui a accès à une information de terrain, de qualité, sur la durée, à un coût nul. Une information qui, on l'a vu, est directement utile pour son armée. Du côté des jésuites, la priorité est d'obtenir rapidement une carte détaillée de Madagascar, tant pour des raisons internes – la bonne gestion des missions dans l'île – qu'externe : en montrant l'étendue de sa connaissance de l'île, fruit d'une présence locale très ancrée, la compagnie peut solliciter de nouveaux soutiens financiers pour développer ses missions. Les missionnaires et colonisateurs font également cause commune dans leur lutte d'influence contre les Anglais. La présence britannique dans l'île était en effet très importante par le biais des missions protestantes. La reine Ranavalona III, anglophone et anglophile, s'était convertie au protestantisme, et avait régulièrement fait appel à Londres pour tenter de préserver l'indépendance de son pays. En appuyant l'armée coloniale, la congrégation religieuse peut contrer efficacement l'influence protestante. Enfin, les sociétés européennes demeurent convaincues des bienfaits de la colonisation : les colonisés sont explicitement décrits comme étant issus de races inférieures qui vont enfin pouvoir accéder à la civilisation, et au salut une fois convertis au catholicisme.
On notera enfin que cette carte nous rappelle l'importance qu'a eu la Compagnie de Jésus dans l'histoire de la cartographie européenne. Plusieurs études ont démontré que Paris est devenu, à partir de 1650, le nouveau pôle de la cartographie européenne grâce à l'influence des jésuites auprès des élites françaises, et particulièrement des rois de France. Pour asseoir son influence sur les classes dirigeantes, la compagnie va proposer dans ses écoles un enseignement « utile » à ses élèves : et notamment la géométrie et les mathématiques en général, l'astronomie et la géographie. Des matières essentielles pour le commerce mais également la gestion de domaines, à travers la topographie. Désiré Roblet s'inscrit donc dans cette longue tradition intellectuelle jésuite et française.


Référence : Garan, F. (2016) . Le RP Roblet, jésuite cartographe à Madagascar (1862-1914) : Une activité entre loisirs, recherche scientifique et intérêts stratégiques. Histoire, monde et cultures religieuses, n° 37(1), 135-153.


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183 x 94 cm, o 189 x 101 cm con márgenes incluidos (25 x 17 cm plegada). Impresionante mapa mural de Madagascar, realizado por el jesuita Désiré Roblet, dibujado y grabado por R. Hausermann, y publicado por Lecène y Houdin en París. Está fechado en 1885. El gran amigo y apoyo de su autor, Alfred Grandidier, él mismo autor de la obra de referencia sobre la isla, dirá que "es muy hermosa y muy interesante, y será de gran ayuda para los geógrafos y viajeros, pues es sin duda la más completa y precisa que se ha publicado hasta el momento". Un mapa clave en la historia de la cartografía malgache, también ilustra la alianza entre misioneros y autoridades militares durante la época colonial.

En 1885, Francia firmó un primer acuerdo con la reina Ranavalona III para poner el país bajo su protectorado. Pero a pesar de múltiples presiones militares y diplomáticas, el poder malgache se niega a ceder su soberanía, defendiendo su causa hasta Londres y Washington. Francia decide entonces, en 1895, ocupar militarmente todo el país y tomar el control efectivo de la isla. Una decisión que provocará la revuelta de los Menalamba, la sangrienta ‘pacificación’ del general Gallieni y la anexión progresiva del país entre 1896 y 1897.

Fechado en octubre de 1885 y publicado efectivamente en 1891, el mapa de Roblet se enmarca en este contexto colonial tan cargado. De hecho, le valdrá a su autor múltiples premios civiles y académicos. En 1886, recibe una medalla de honor de la Sociedad de Topografía de París. Al año siguiente, la Sociedad de Geografía de Francia le otorga una medalla de oro. En 1893, recibe las Palmas Académicas, y en 1898, es ascendido a Caballero de la Legión de Honor. Estos reconocimientos no se pueden explicar solo por el importante trabajo realizado por el padre jesuita. Su aporte es, ciertamente, doble: por un lado, un enorme trabajo de campo para cartografiar las provincias de Imerina y Betsileo; por otro, una rigurosa recopilación de fuentes para elaborar un mapa detallado de la isla. Para ello, se apoyó en documentos proporcionados por viajeros, o recogidos entre la población local, como antiguos alumnos del seminario, o incluso oficiales del ejército malgache hechos prisioneros. El trazado de las costas de la isla fue tomado de cartas náuticas. Su mapa de Madagascar se convierte en la nueva referencia para la isla y lo será durante décadas. Sin embargo, los trabajos cartográficos innovadores fueron abundantes a finales de siglo, y no todos fueron celebrados de esta manera.

Estos premios no pueden entenderse sin mencionar el gran interés y utilidad que la obra de Roblet tuvo para el ejército y la administración colonial. Poco después de terminar su mapa de Madagascar, el jesuita es contactado por el nuevo Residente General de Madagascar, Charles Le Myre de Vilers. Este quedará impresionado por la calidad de los mapas realizados por el religioso. Informará al presidente de la Sociedad de Topografía de París, que se apresurará a otorgarle una medalla a Roblet. Como señala el historiador Frédéric Garan, autor de un artículo destacado sobre la obra de Roblet, “el Residente General está particularmente interesado en la triangulación de la ruta Tananarive-Costa Este, así como en el esbozo de la cartografía del Betsileo. De hecho, en caso de reanudación de las hostilidades, Francia quiere estar preparada para la eventualidad de una fuga de la reina hacia Fianarantsoa (la capital del país Betsileo)”. El historiador también indica que, por propuesta de Gallieni, el sucesor de Le Myre de Vilers, Roblet “es nombrado Caballero de la Legión de Honor el 30 de diciembre de 1898 con la siguiente mención: ‘Misionero en Madagascar desde 1862; servicios excepcionales prestados a la causa francesa; por sus trabajos cartográficos, contribuyó en gran medida a la represión del movimiento hova, después de la campaña de 1895; realizó en Madagascar una obra topográfica considerable en medio de reales peligros’”.

Si bien la alianza objetiva entre colonización y obra misionera está ampliamente documentada, rara vez ha sido tan visible como en el caso de Madagascar, y específicamente en la obra de Roblet. Es probable que este último no se haya sentido incómodo por ser mencionado como quien jugó un papel importante en la represión de la rebelión malgache, que según los historiadores habría provocado la muerte de entre 100.000 y 700.000 personas. De hecho, los intereses cruzados de los actores son múltiples. La administración colonial apoya a un religioso que tiene acceso a información de campo, de calidad, durante largo tiempo y sin costo alguno. Información que, como hemos visto, es directamente útil para su ejército. Por parte de los jesuitas, la prioridad es obtener rápidamente un mapa detallado de Madagascar, tanto por razones internas – una buena gestión de las misiones en la isla – como externas: al mostrar la extensión de su conocimiento de la isla, fruto de una presencia local muy arraigada, la compañía puede solicitar nuevos apoyos financieros para desarrollar sus misiones. Los misioneros y colonizadores también actúan en conjunto en su lucha de influencia contra los ingleses. La presencia británica en la isla era, de hecho, muy importante a través de las misiones protestantes. La reina Ranavalona III, anglófona y anglófila, se había convertido al protestantismo y había solicitado regularmente la ayuda de Londres para intentar preservar la independencia de su país. Al apoyar al ejército colonial, la congregación religiosa puede contrarrestar eficazmente la influencia protestante. Finalmente, las sociedades europeas seguían convencidas de los beneficios de la colonización: los colonizados son explícitamente descritos como provenientes de razas inferiores que finalmente podrán acceder a la civilización y la salvación una vez convertidos al catolicismo.

Cabe señalar que este mapa nos recuerda la importancia que tuvo la Compañía de Jesús en la historia de la cartografía europea. Varios estudios han demostrado que París se convirtió, a partir de 1650, en el nuevo centro de la cartografía europea gracias a la influencia de los jesuitas sobre las élites francesas, y particularmente sobre los reyes de Francia. Para consolidar su influencia sobre las clases dirigentes, la compañía propondrá en sus escuelas una enseñanza “útil” para sus alumnos: y en particular, geometría y matemáticas en general, astronomía y geografía. Materias esenciales para el comercio, pero también para la gestión de dominios, a través de la topografía. Así, Désiré Roblet se inscribe en esta larga tradición intelectual jesuita y francesa.

Referencia: Garan, F. (2016). El RP Roblet, jesuita cartógrafo en Madagascar (1862-1914): Una actividad entre ocio, investigación científica e intereses estratégicos. Historia, mundo y culturas religiosas, n.º 37(1), 135-153.

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